Notes |
- Fils de Thomas, messager ordinaire de Cherbourg à Paris et Marguerite de Lamer
Il s'est noyé en allant de Québec à Sillery
Frère de Gilles, prêtre séculier, qui est arrivé à Québec en 1635, retour en France le 21-10-1647
Arrivé en 1618 à Québec comme interprète
Commis et interprète algonquin en 1635 et 1637 et huron en 1639 pour la Compagnie des Cent Associés
ENFANT NATUREL: (mère: une Sauvagesse Nipissirinienne): Madeleine dite Euphrosine, 1628 - 1689 mariée avec Jean Leblanc
L'historien Marcel Trudel fait le "mea culpa" pour les historiens qui ont faussement déclaré que Nicolet aurait découvert le Wisconsin en 1639. C'est l'historien américain John Gilmary Shean qui publia en 1845 cette thèse et puis chaque historien en mettait plus. Marcel Trudel prouve sans doute que "gros Jean de Dieppe", se rendait entre 1629-1632 au lac supérieur. C'était alors sous le regne des frères Kirk, qui étaient des protestants français de Dieppe
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NICOLLET DE BELLEBORNE, JEAN, interprète et commis de la Compagnie des Cent-Associés, agent de liaison entre les Français et les Indiens, explorateur, né vers 1598, probablement à Cherbourg (Normandie), de Thomas Nicollet, messager postal ordinaire du roi entre Cherbourg et Paris, et de Marie de Lainer, noyé près de Sillery le 27 octobre 1642.
Nicollet arriva au Canada en 1618, au service de la Compagnie des Marchands de Rouen et de Saint-Malo. Comme Marsolet et Brûlé, on le destinait à vivre parmi les Indiens alliés afin qu’il apprît leur langue, leurs coutumes et explorât les régions qu’ils habitaient. On ne sait rien de son éducation ni de son tempérament, sauf cette remarque du père Vimont, en 1643 : « son humeur & sa memoire excellente firent esperer quelque chose de bon de luy ».
Champlain, lors de ses explorations, était entré en relations avec les Algonquins de l’Outaouais (Ottawa) supérieur. On présume que, désireux de consolider une alliance à peine ébauchée, c’est lui qui chargea Nicollet, l’année de son arrivée, de se rendre hiverner à l’île aux Allumettes. Cet endroit était le centre de ralliement de la grande famille algonquine commandée par Tessouat (mort en 1636). L’île était située en un lieu stratégique sur l’Outaouais, la route des fourrures. Il importait, dans l’intérêt du commerce, que les tribus qui vivaient sur les bords de l’Outaouais fussent amies des Français. Nicollet resta deux ans à l’île aux Allumettes, s’acquittant fort bien de sa mission. Il apprit le huron et l’algonquin, vécut la vie précaire des indigènes, s’initia à leurs coutumes et explora la région. Les Algonquins ne tardèrent pas à le considérer comme l’un des leurs. Ils le firent capitaine, lui permirent d’assister à leurs conseils et l’emmenèrent même chez les Iroquois négocier un traité de paix.
Nicollet revint à Québec en 1620. Il rendit compte de sa mission et en reçut une nouvelle : entrer en rapport avec les Népissingues qui vivaient sur les bords du lac du même nom. Ces Indiens occupaient chaque année une place plus importante dans le commerce des fourrures, se posant en intermédiaires entre les Français et les tribus indiennes de l’Ouest et de la baie d’Hudson. Nicollet devait consolider leur alliance avec les Français et veiller à ce que leurs fourrures ne prennent pas la route de l’Hudson.
Dès l’été 1620, Nicollet se rendit chez les Népissingues. Neuf années durant, il allait vivre parmi eux. Il avait sa cabane à part et un magasin. Le jour, il commerçait avec les Indiens des différentes tribus qui se rendaient sur les bords du lac des Népissingues (Nipissing) et lés interrogeait sur leur pays ; le soir, il notait par écrit ce qu’il avait recueilli. Ces mémoires de Nicollet, malheureusement perdus aujourd’hui, nous sont parvenus indirectement par les Relations. Le père Paul Le Jeune, qui a pu les consulter, s’en inspira pour décrire les mœurs des Indiens de cette région.
Lors de la prise de Québec par les Anglais en 1629, Nicollet, fidèle à la France, se réfugia au pays des Hurons. Il contrecarra tous les plans des Anglais pour amener les Indiens à commercer avec eux.
Nicollet parut à Trois-Rivières et à Québec en 1633. Il demanda la permission de s’établir à Trois-Rivières à titre de commis de la Compagnie des Cent-Associés. On accéda volontiers à son désir. Cependant, avant d’assumer ses nouvelles fonctions, il fut prié, sans doute par Champlain, d’entreprendre un voyage d’exploration et de pacification chez les Gens de Mer, appelés aussi Puants, Ounipigons ou Winnebagoes. Ces Indiens vivaient au fond de la baie des Puants (Green Bay), entourés de tribus algonquines avec qui ils étaient en froid au sujet du commerce des fourrures. Une alliance entre les Gens de Mer et les Hollandais de l’Hudson était à craindre. Il fallait rétablir la paix au plus tôt dans cette région. Nicollet devait en profiter aussi pour vérifier les renseignements qu’il avait recueillis concernant la mer de Chine qui, selon les Indiens, était à proximité de la baie des Puants. Aussi Nicollet se munit-il, avant son départ, d’une robe de damas de Chine, toute parsemée de fleurs et d’oiseaux multicolores.
Nicollet se mit en route durant l’été de 1634, probablement à la mi-juillet. Il suivit la route traditionnelle de l’Outaouais, bifurqua à l’île aux Allumettes en direction du lac des Népissingues puis descendit la rivière des Français pour atteindre le lac des Hurons. Chemin faisant, il recruta une escorte de sept Hurons. Il se dirigea vers Michillimakinac, pénétra dans le lac Michigan et atteignit la baie des Puants. Revêtu de sa robe de damas, il sema un moment l’épouvante parmi les Winnebagoes, qui le prirent pour un dieu. Il réunit 4 000 ou 5 000 hommes, groupant les différentes tribus de l’endroit qui, dans la fumée des calumets, conclurent la paix.
Nicollet avait atteint le premier objectif de son voyage. Malheureusement, il n’avait pas trouvé la mer de Chine. En vain descendit-il la rivière aux Renards jusqu’à un village de Mascoutens, situé à trois jours de la rivière Wisconsin, affluent du Mississipi. Une percée vers le Sud, en direction de la rivière des Illinois, ne fut guère plus fructueuse. Sans doute déçu du succès partiel de sa mission, il revint à Québec à l’automne de 1635. Il n’en reste pas moins qu’il fut le premier Blanc à explorer la région du Nord-Ouest américain actuel.
Nicollet s’installa définitivement à Trois-Rivières, en qualité de commis de la Compagnie des Cent-Associés. Il reçut une « concession de 160 arpents de bois en commun avec Olivier Letardif dans la banlieue le 23 mai 1637 ». Ce serait à la même époque qu’il aurait obtenu, en copropriété avec son beau-frère Letardif 1, le fief de Belleborne, situé probablement dans les plaines d’Abraham, à Québec. Il épousa, en octobre 1637, Marguerite, fille de Guillaume Couillard et de Guillemette Hébert, qui lui donna un garçon et une fille. Cette dernière, prénommée Marguerite, devint la femme de Jean-Baptiste Legardeur* de Repentigny, membre du Conseil souverain. Jus qu’à sa mort, Nicollet apparaît comme une figure dominante du bourg de Trois-Rivières. Les ser vices signalés qu’il a rendus à la colonie, sa con naissance des langues et des coutumes indiennes lui valurent le respect de tous.
Les Relations des Jésuites font souvent l’éloge de sa conduite exemplaire : à l’encontre de la plupart des coureurs de bois de son temps, Nicollet aurait toujours vécu suivant les principes de sa religion. Pourtant, il eut en 1628 une fille naturelle née probablement d’une Népissingue. En 1633, il demanda à rester à Trois-Rivières, « pour mettre, rapporte le père Le Jeune, son salut en assurance dans l’usage des sacrements ». Sa plus grande joie, dans les moments de loisirs que lui laissaient ses fonctions, était de servir d’interprète aux missionnaires et d’enseigner la religion aux Indiens.
Nicollet mourut prématurément à Québec en 1642. Il remplaçait temporairement le commis général de la compagnie, son beau-frère Letardif, quand on lui demanda de se rendre au plus tôt à Trois-Rivières pour délivrer un prisonnier iroquois que les Hurons s’apprêtaient à torturer. La chaloupe qui le transportait vers Trois-Rivières fut renversée par un fort coup de vent, près de Sillery. Ne sachant pas nager, il se noya.
Jean Hamelin
ASQ, Documents Faribault, 7 ; Registre A, 560s. (porte la signature de Nicollet).— Champlain, Œuvres (Laverdière), V, VI.— JR (Thwaites), VIII : 247, 257, 267, 295s. ; XXIII, 274–282 ; passim.— C. W. Butterfield, History of the discovery of the north-west by John Nicolet in 1634, with a sketch of his life (Cincinnati, 1881).— Godbout, Les Pionniers de la région trifluvienne.— Auguste Gosselin, Jean Nicolet et le Canada de son temps (Québec, 1905).— Lionel Groulx, Notre grande aventure : l’empire français en Amérique du Nord (1535–1760) (Montréal et Paris, [1958]).— Gérard Hébert, Jean Nicolet, le premier Blanc à résider au lac Nipissing (La Société historique du Nouvel-Ontario, Documents historiques, XIII, Sudbury, 1947), 8–24.— Henri Jouan, Jean Nicolet (de Cherbourg), interprète-voyageur au Canada, 1618–1642, RC, XXII (1886) : 67–83.- Benjamin Sulte, Jean Nicolet, Journal de l’Instruction publique, XVII (1873) : 166s. ; XVIII (1874) : 28–32 ; Jean Nicolet et la Découverte du Wisconsin, 1634, RC, VI (1910) : 148–155, 331–342, 409–420 ; Le Nom de Nicolet, BRH, VII (1901) : 21–23 ; Notes on Jean Nicolet (Wisconsin Hist. Soc. Coll., VIII, Madison, 1879), 188–194.
Bibliographie générale
© 1966–2016 Université Laval/University of Toronto
http://www.biographi.ca/fr/bio/nicollet_de_belleborne_jean_1E.html
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