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- Alice Poznanska-Parizeau, née en Pologne d’une mère très belle et d’un père très amoureux, élevée dans le maquis, éduquée en France, adoptée par le Québec, a fait plusieurs métiers», écrivait Alice Parizeau à propos d’elle-même. Chercheuse universitaire, journaliste, militante en faveur des droits de la personne, «officier de réhabilitation» au Service du bien-être social de la Ville de Montréal, c’est surtout comme romancière qu’elle s’est fait connaître. Les lilas fleurissent à Varsovie a été son roman le plus célébré.
Onze ans après son décès, le 30 septembre 1990, l’ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, a fait don de ses archives à l’Université de Montréal. Conservé depuis à la Division des archives, le fonds Alice-Parizeau comprend 7,09 m linéaires de documents textuels, une carte géographique et cinq photographies. L’ensemble de ces documents couvrent 45 des 60 années d’existence de cette humaniste dont Bruno Roy a dit: «Nous n’ignorons pas que sa vie fut faite contre la première blessure de son enfance et son œuvre contre toute injustice sociale.»
Le fonds contient des manuscrits divers, témoignant de ses différents métiers et de son rôle, presque inconnu du grand public, de chercheuse au Centre international de criminologie comparée (CICC
Un mystère entoure encore sa date de naissance. Alice Poznanska a toujours indiquée dans son curriculum vitæ être née le 25 juillet 1930. Cependant, certains documents portent une date différente. Des cartes d’identité indiquent qu’elle est née le 25 juillet 1927, d’autres en 1928. Cette dernière date est d’ailleurs reprise par Pierre Duchesne dans le livre consacré à Jacques Parizeau, Jacques Parizeau, le croisé (p. 506).
Alice Poznanska a subi les affres de la Deuxième Guerre mondiale. Son père, autrefois un riche industriel, n’a pas survécu à sa déportation dans un camp de la mort. Avec sa mère, l’adolescente se met au service de la résistance. Sa mère meurt au cours de cette période et Alice est faite prisonnière de guerre à Bergen-Belsen (Allemagne) après l’insurrection de Varsovie. Cet épisode lui vaudra d’être décorée de la Croix de guerre après la Libération. Après ces événements, elle se rendra étudier à Paris. Elle émigrera au Québec en 1955.
«On ne perd pas son pays en le quittant mais en cessant de l’aimer», se plaisait à répéter Alice Parizeau. Son roman Les lilas fleurissent à Varsovie en constitue un témoignage. L’amour de Mme Parizeau pour sa patrie lui a aussi inspiré une pièce de théâtre inédite, Les noces polonaises, dont le manuscrit figure dans les archives.
Le fonds contient plusieurs documents sur la Pologne (dossiers sur le syndicat Solidarnosc et sur les hôpitaux polonais, coupures de presse de journaux polonais, extraits de livres) ainsi qu’une volumineuse correspondance.
Mme Parizeau était aussi très sensible à sa terre d’accueil. En 1984, elle convaincra le recteur de l’Université de Varsovie de créer un centre d’études québécoises pour diffuser la littérature québécoise. [1]
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