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- "Je ne suis pas venue à Montréal depuis longtemps, mais ça fait du bien d'être là. J'ai un peu de sang canadien-français dans le fond", a dit Madonna le 21 juin 2006 au public du Centre Bell lors du premier de ses deux concerts montréalais de la tournée Confessions Tour.
C'est déjà à Montréal en juillet 1987, lors de sa tournée Who's That Girl, que Madonna avait révélé que sa mère, alors décédée, était d'origine franco-canadienne. Il n'en fallait pas plus pour que les généalogistes prennent d'assaut les registres pour en savoir plus. "Nous avons mis plus de deux ans parce que le Michigan ne dispose pas de répertoires de mariages comme le Québec", explique René Jetté. Cet universitaire montréalais, auteur d'un dictionnaire des familles du Québec qui fait autorité, a fait équipe avec une collègue américaine Gail F. Moreau. Ils publieront en 1994 le fruit de leurs recherches dans la revue Michigan's Habitant Heritage, Journal of the French-Canadian Heritage Society of Michigan.
Du Perche au Michigan...
Ses grands-parents maternels portent l'un et l'autre le nom de Fortin. Un même patronyme qui recouvre deux aventures parallèles d'immigrants québécois venus dans le Michigan à la fin du XIXème siècle. A cette époque, le Québec francophone de la "revanche des berceaux", après la conquête anglaise compte trop de bras qui vont tenter leur chance plus à l'ouest. Mais les deux lignées de Fortin qui s'établirent au Michigan ont, une centaine d'années plus tôt, la même origine.
Au début du XVIIIème siècle à Cap-Saint-Ignace, Louis Fortin se marie une première fois à Anne Bossé, en 1714. Ils donnent notamment naissance à Claude Fortin, ancêtre de la grand-mère maternelle de Madonna, Elsie Fortin qui est morte le mercredi 9 mars 2011, à l'âge de 99 ans, à Bay City (Michigan, USA), ville où les parents de Madonna se marièrent en 1955.
En 1735, Louis Fortin se marie une seconde fois avec Madeleine Langelier; leurs fils, Augustin Fortin, est l'ancêtre de Willard Fortin, le grand-père maternel de Madonna décédé le 30 juin 1959 à Bay City.
Ce Louis Fortin est le petit-fils du premier Fortin arrivé en 1650 en Nouvelle-France: Julien Fortin venu de la paroisse de Notre-Dame-de-Vair, commune actuelle de Saint-Cosme-en-Vairais, département de la Sarthe, FRANCE.
source: d'après un article de Georges Poirier publié dans le quotidien Ouest-France daté du 12 janvier 1995.
http://www.perche-quebec.com/files/madonna/individus/madonna.htm
28 novembre 2012
- Article de Olivier Parent (Le Soleil, Québec, Publié le 01 septembre 2012 à 05h00 | Mis à jour le 01 septembre 2012 à 05h00
(Québec) «Vous savez que j'ai du sang canadien-français?» C'est ce qu'avait rappelé Madonna à la foule de l'un de ses deux spectacles prévus au Centre Bell, en 2006. Depuis son premier passage au Québec en 1987, la «Material Girl» évoque ici et là ses racines québécoises en s'affichant fièrement comme la fille de Madonna Louise Fortin. À l'occasion de sa première visite à Québec, «berceau de l'Amérique française», nous avons retracé son héritage québécois de la Nouvelle-France au Michigan, en passant par Rimouski et Sherbrooke. Portrait généalogique d'une cousine éloignée devenue superstar.
«Du sang de pionnier coule dans nos veines et nous en sommes fiers. En 1690, mes ancêtres maternels, les Fortin, ont fui la France pour gagner le Québec et s'établir dans cette contrée sauvage. Image même des pionniers, ils sont parvenus à tirer leur subsistance d'une nature inhospitalière.»
Ce n'est pas Madonna qui le dit, mais son frère cadet, Christopher Ciccone, dans son best-seller sur la relation amour-haine qu'il entretient avec sa célébrissime soeur, Life With My Sister Madonna. La Madone n'est peut-être pas aussi fleur bleue quand elle parle de ses racines, mais elle se targue à l'occasion d'avoir du «sang canadien-français», comme lors de ses passages à Montréal en 1987 et en 2006.
Le seul musicien québécois de sa présente tournée, le Montréalais Ric'key Pageot, confirme l'importance qu'elle accorde aux origines de sa mère. «Cet aspect-là, elle garde ça très proche d'elle. D'ailleurs, elle me le rappelle tout le temps. Lorsqu'elle fait des blagues, elle dit toujours : "J'ai le droit de le dire, parce que ma mère était québécoise!"»
En 2003, lors d'une entrevue télé en France, la chanteuse née à Bay City a avancé qu'elle n'aurait pu survivre dans l'industrie musicale sans sa fortintude, une expression qui fait référence à l'entêtement et au courage (fortitude en anglais) des Fortin.
Et du courage, il lui en a fallu pour se relever de la perte de sa mère, Madonna Louise Fortin, morte d'un cancer du sein à 30 ans. Née le 16 août 1958, «la petite Madonna» Ciccone n'avait alors que cinq ans. Ébranlée par l'absence de sa mère, l'artiste a longtemps conservé le sentiment d'avoir été «abandonnée», sentiment qu'elle a traduit dans quelques-unes de ses chansons (Oh Father, Mother and Father).
Si Madonna doit à sa mère sa force de caractère et son nom de star, c'est sa grand-mère Elsie Fortin qui l'a mise en contact avec son héritage québécois. Celle qu'on surnommait «Nanoo» est devenue la deuxième mère des six enfants Ciccone après le décès de sa fille, en 1963. Il faut dire que la progéniture de Silvio «Tony» Ciccone - un fils d'immigrants italiens - a mis du temps à aimer sa deuxième femme, Joan Gustafson, leur ancienne nourrice. Les frères et soeurs de Madonna appréciaient la liberté que leur laissait Elsie, lors de leurs visites répétées à sa résidence de Bay City où leur mère avait grandi.
Trois ans auparavant, Elsie Fortin avait perdu son mari Willard, et Madonna Louise était la deuxième de leurs huit enfants à partir trop tôt. Devant ces épreuves, on comprend mieux l'expression fortintude, qui n'est pas exclusivement réservée à la famille de la «Material Girl».
«C'est un peu comme avoir la tête dure. Les Fortin sont comme ça, ils sont très déterminés. Ça ne nous surprenait pas quand on voyait grandir notre fille», explique avec humour Claire Narbonne-Fortin, une Ontarienne dont les recherches sur la famille Fortin avaient intéressé un auteur américain ayant publié une biographie de Madonna, en 2001.
Comme la plupart des Fortin d'aujourd'hui, son conjoint n'est lié à Madonna que par le premier de la lignée en Amérique. Il s'agit de Julien Fortin dit Bellefontaine, qui s'est installé en Nouvelle-France en 1650 après avoir quitté la communauté française de Notre-Dame-de-Vair. Les 12 enfants qu'il a eus par la suite avec sa femme Geneviève Gamache font qu'aujourd'hui, les Fortin constituent la neuvième plus grande famille au Québec, selon les dernières données disponibles à l'Institut de la statistique du Québec.
Des ancêtres à Rimouski et à Sherbrooke
Les liens de Madonna avec le Québec sont renforcés par le fait que ses grands-parents maternels étaient tous deux des Fortin. Son grand-père Willard Fortin est né en 1904 à Bay City d'un père natif de Saint-Simon de Rimouski. Celui-ci a été baptisé Narcisse Nelson Fortin en 1860 à l'église de Saint-Simon pour devenir simplement Nelson en émigrant plus tard au Michigan, où il a épousé une dénommée Rose Lajoie - dont le père venait aussi du Québec.
Comme des milliers de Canadiens français à la fin du XIXe siècle, Nelson Fortin s'est tourné vers le Michigan pour se trouver un emploi, les terres détenues par ses parents ne pouvant subvenir à ses besoins.
Il y a environ un an, le professeur retraité Beaudoin Gagnon, originaire de Saint-Simon, a retracé le baptistaire de Nelson et le certificat de mariage de ses parents, Narcisse Fortin et Félicité Rioux. M. Beaudoin restaure présentement l'église du village de 400 âmes et, depuis huit ans, il s'amuse à fouiller dans ses archives. Conscient de l'intérêt pour les ancêtres rimouskois de Madonna, il a approfondi ses recherches et mis la main sur les précieux documents rédigés par le premier curé de la localité.
Selon M. Beaudoin, des membres de la lignée des Fortin ont participé à la construction de l'église inaugurée en 1830, et d'autres - qui ne seraient pas de la famille immédiate de Madonna - pourraient aussi avoir un monument dans le cimetière. Mais il lui faudra encore des heures et des heures de recherche avant de les identifier.
La grand-mère maternelle de Madonna, Elsie Fortin, tenait quant à elle ses origines québécoises de Saint-Michel de Sherbrooke. Elle n'y a pas vu le jour, contrairement à son père Guillaume Henri (devenu Henry «Shorty»), qui a fini par migrer à Bay City pour être tantôt fermier, tantôt ouvrier dans un chantier naval. Elsie Fortin est morte au printemps 2011, à trois mois de souffler ses 100 bougies.
«Même si elle a toujours vécu dans les 40 milles environnants de son lieu de naissance et rarement voyagé à l'extérieur du Michigan, Elsie Fortin est demeurée pendant des décennies la matriarche bien-aimée d'une grande famille qui a fait le tour du monde», pouvait-on lire dans son avis de décès.
La catholique très pratiquante avait rencontré à 18 ans celui qui deviendrait le père de ses enfants. En novembre 1929, Willard et Elsie Fortin se sont mariés au chic hôtel Waldorf-Astoria de Manhattan, là où, presque 80 ans plus tard, leur plus célèbre petite-fille a été introduite au Rock and Roll Hall of Fame.
Dans son livre paru en 2008, Christopher Ciccone rappelle que ses grands-parents Fortin ont essuyé les railleries sur leur proximité généalogique : «Bien qu'Elsie ait passé toute sa vie à le nier, l'arbre généalogique de la famille confirme que Willard et elle sont en fait des cousins éloignés. Peut-être cela explique-t-il pourquoi Madonna et moi, ainsi que nos frères et soeurs, avons des vies si intenses, avec des personnalités, des caractères, des forces et des faiblesses aussi démesurés.»
On n'aurait osé en dire autant, mais encore une fois, c'est lui qui le dit.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/dossiers/madonna-360/201208/30/01-4569873-madonna-la-cousine-quebecoise.php#Slide-11-box-1
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